mercredi 5 juillet 2017

AFRO-FRANCAIS : Comment contribuer à la reconversion industrielle des économies des pays d'origine avant 2030 ?




AFRO-FRANÇAIS


Comment contribuer à la reconversion industrielle des économies des pays d’origine avant 2030 ?


La réponse de
l’Université des Connaissances Africaines en 8 points


1. Pourquoi avant 2030 ?


Pour trois raisons :
1.    Le constat : absence de cadre conceptuel
Le constat est que les réponses traditionnelles (économique, culturelle, sociale, intellectuelle, philosophique, …) face aux exigences du monde multipolaire qui se construit sous nos yeux, sont devenues obsolescentes c’est-à-dire les dynamiques africaines tendent à rendre obsolète ce modèle économique. Il en est de même pour les offres de développement de nos alliés traditionnels qui souffrent d’une obsolescence créative, c’est-à-dire une inadaptation des offres aux demandes des peuples africains (les sept faims des peuples africains). Cette obsolescence est due principalement à l’apparition d’une offre nouvelle mieux adaptée à la demande (le glissement de la puissance financière mondiale vers le moyen et extrême orient, l’offre chinoise principalement, qui met presque un terme au cycle économique postcolonial).
2.    Inventer notre enthousiasme conquérant
« …Entre afro-optimisme et afro-pessimisme, l'Afrique a été présentée à travers le ressenti des autres. De fait, lorsqu'on décortique ces discours, on se rend compte que le continent a très peu pris la parole pour dire ce qu'il pense de lui-même, de son devenir, de ses réalités. L'Afrique a été tellement réceptrice et consommatrice de discours qu'elle a fini par les faire siens. Ainsi, quand on écoute certains intellectuels, on réalise qu'ils sont une sorte de caisse de résonance des débats en cours, lesquels ont été initiés depuis longtemps à partir de regards extérieurs. L'urgence est de se réinventer avec nos héritages, avec les traces de ce qui nous reste, avec les synthèses qui ont été opérées. Il nous faut retrouver un nouvel élan à partir d'un nouveau sol. Point n'est besoin d'aller rechercher dans les brumes du passé ce qui a persisté dans notre histoire et qui est là en nous. Je ne crois pas qu'on ressuscitera une Afrique ancienne ante-coloniale qui nous attendrait avec ses victuailles. C'est à nous de la reconstruire intellectuellement avec les vestiges qui nous restent. Nous ne sommes pas sûrs qu'elle soit ce que nous croyons qu'elle était. Mais on peut ré-articuler, réinventer, recomposer… » Felwine Sarr propos recueilli par Malick DIAWARA pour le Point Afrique





3.    Construisons de nouvelles souverainetés collectives
Notre rationalité est devenue économiste, son paradigme est le libéralisme triomphant. Nous n'avons plus d'autres ressources qu'un appel déraisonnable à la mise à mort de notre obsolescence créative …
Mais surtout, il nous faut absolument faire appel à l'insurrection de l'audace conceptuelle. Ce qui relie, rallie, relate, les États, les peuples, les nations, quelle que soit leur complexité constitutive ou découlant de l'Histoire, c'est avant tout une idée, un socle commun de valeurs, une éthique référentielle. Cela peut aussi être une intention autour d'un projet global, une stratégie d'ensemble liée à une vision commune des enjeux du monde, un pacte républicain ou autre qui autorise le respect des différences et surtout leur expression positive. C'est donc ici une autre forme de souveraineté qu'il y a à construire à l'intérieur des terres africaines, et cette forme ne peut être que collective. En effet, pour que la deuxième puissance démographique mondiale jouisse de son statut dans 30 ans, il nous faut, après les indépendances octroyées, franchir cette nouvelle étape de notre histoire. Il va donc s’agir de construire notre souveraineté collective.

2. Pourquoi contribuer à la reconversion industrielle des économies francophones ?

Le rôle de l’industrialisation en Afrique est hautement articulé dans le Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA), et réaffirmé dans l’Agenda 2063 qui recommande la promotion de plans sectoriels et de productivité ainsi que des chaînes de valeur régionales et des produits de base pour appuyer la mise en œuvre des politiques industrielles à tous les niveaux. La diaspora africaine peut contribuer à la reconversion industrielle des économies de la zone franc en produisant de nouveaux paradigmes et solutions endogènes pour :

encourager les politiques industrielles qui ont fait leurs preuves ;
développer des marchés des capitaux liquides et efficaces ;
catalyser les financements des infrastructures et des projets industriels 
promouvoir et orienter le développement des entreprises ;
promouvoir des partenariats stratégiques ;
réaliser l’intégration des marchés africains ;
accélérer les flux de capitaux vers les pays africains ;
accélérer le développement des compétences et des technologies.

Malheureusement, aujourd’hui encore, on ne travaille pas assez sur la prospective dans les exécutifs africains, alors que c’est cela même qui détermine ce que l’on doit chercher et où on doit le chercher. Il convient donc donner toute sa place à l’anticipation et reconnaître que sans une pensée stratégique, on ne peut faire que panser les plaies de nos retards économiques.

L’Afrique possède de nombreux atouts propres à contribuer à son succès industriel : des ressources naturelles abondantes, une force de travail en expansion et des marchés intérieurs en progrès. En exportant des produits non transformés, l’Afrique exporte, en fait, sa richesse et ses emplois. Il en découle notamment que derrière les bons chiffres de la croissance, les inégalités et le chômage persistent. L’Afrique doit donc conserver ses richesses en leur ajoutant de la valeur, ce qui suppose une transformation économique induite par des politiques qui stimulent la création et la croissance du secteur industriel. Il est, par ailleurs, établi que, les modèles d’industrialisation, d’inspiration libérale, ont failli car ils ont sapé les fondements même d’un développement authentique, profitable aux populations.

Face à ce constat, l’impératif pour l’Afrique est de réussir sa reconversion industrielle en empruntant des voies originales pour en assurer la réussite et en garantir la pérennité. Dans cet objectif, il convient alors de redéfinir la place et la manière d’être du secteur public dans la refondation de l’économie africaine notamment pour insérer avantageusement les entreprises industrielles africaines dans les chaines de valeur mondiales, assurer la création significative et la répartition des richesses fondée sur la satisfaction des sept faims et le respect des droits des générations futures ; mais aussi, construire des régulations nouvelles entre le secteur privé et la société, entre les biens privés et les biens communs, entre espaces privés et espaces publics entre l’Afrique et le reste du monde. Autant de défis complexes qui sont au cœur de la gouvernance de l’économique et des attentes des gouvernements de leur diaspora.




3. Pourquoi les afro-français tardent à contribuer en France et dans leur pays d’origine ?


Les facteurs retardant : Les dix plaies des africains de France.

Pour plusieurs raisons les communautés nationales au sens stratégique sans les moins structurées de France…

Qu’observe–t-on comme freins dans la mise en œuvre d’actions de développement économique depuis les années 70 ?
  1. Mauvaise gestion des priorités et des faiblesses des stratégies             collectives d’intégration ;
  2. Absence de management des compétences, doublée d’une gestion désordonnée des pôles d’intégration et de compétence ;
  3. Déficit chronique d’une confluence d’intérêts communautaire et faiblesse des connivences d’intérêts économiques ;
  4. Cloisonnement entretenu entre collecte, traitement, analyse et diffusion de l’information associative, entrepreneuriale, individuelle ;
  5. Faible aptitude à se valoriser et à valoriser une nouvelle image d’eux-mêmes, aggravée par l'absence de stratégie de positionnement et de prise de parole dans un rapport du faible au fort ;
  6. Manque de communication, d’interaction, de coordination entre les différentes organisations et actions tant sur le territoire français que dans leur pays d’origine ;
  7. Manque de formation ciblée, donc de compétences et d’incitation au lobbying ;
  8. Permanence des conflits d’intérêts personnels, et transposition sur le sol français des conflits régionaux ou ethniques ;
  9. Gestion malhabile du secret et parfois son ignorance ;
  10. Porosité du socle commun de croyances et de représentations symbolique et identitaire.
Enfermés dans le piège du discours justificatif, revendicatif, je relève la faible capacité à dissuader et attaquer par l’information et la communication d'influence de manière offensive ou défensive.




Quelles sont les principales actions à mener en tenant compte des forces, difficultés et lacunes, sans oublier, la complexification croissante de l’économie, des interactions culturelles, bref des variables de notre environnement ?

Adopter une stratégie de dynamisation communautaire qui passe par notre capacité à :
  1. Disposer d’une lecture commune des enjeux français et africains liés aux besoins émergents des communautés nationales africaines en rapport avec la France au 21e siècle.
  2. Proposer à la France deux politiques :
a. La politique française de réinvestissement industriel dans les pays francophones en réactualisant sa stratégie de tête de pont industriel.

b. La politique africaine de la France : il s’agit de revitaliser l’intelligence interculturelle par la destruction créative des malformations congénitales des Etats Africains et de proposer une coproduction des intérêts stratégiques nouveaux pour les 25 années à venir. Nos experts en interne travaillent depuis des mois à l’élaboration de ces deux politiques.

3. Etre une coopérative de talents et de compétences produisant de nouveaux paradigmes face à l’essoufflement des stratégies existantes devenues surannées. 
4. Tirer profit de la nouvelle économie en l’adaptant aux sept faims du peuple, ne pas oublier de toujours relever le défi de l’économie de la connaissance par la formation tertiaire.
5. Dissuader et convaincre par l’information et la communication (formation des leaders d’opinion, des lobbyistes, investir le champ législatif et normatif).
6. Contre attaquer avec les mêmes armes, (information/désinformation, production des connaissances favorables aux intérêts, manipulation des systèmes de connaissances, ruse et l’art de la polémique, désinformer et discréditer).
7. Prendre appui sur certains courants contestataires de la société civile pour faire valoir et défendre les intérêts stratégiques de la diaspora et ils sont nombreux.
8. Favoriser le dialogue inter-communautaire.
9. S’adapter en contexte interculturel et créer au sein des communautés nationales une émulation communautaire permanente interne ou inter-communautaire.

Le long chemin de la mise en commun des intérêts et combats :

L’Afrique est plurielle, dirons-nous, il devient donc difficile aujourd’hui de trouver un Etat africain francophone qui n’ait pas sa diaspora, c’est-à-dire une partie souvent importante de son peuple, dispersée en dehors des frontières de l’État national. En ce qui concerne ces "diasporas nationales" de France, je me permets de dire qu’en l’espèce, la dénomination vient en premier par rapport au réel dans la mesure où une communauté n’existe comme telle que par sa construction sociale et par la mise en place d’un travail de représentation du groupe. Ce travail où la mise en commun de leurs intérêts multiples exige avant tout, un regroupement autour de nouvelles idées fortes et fédératrices afin de maintenir la cohésion du ou des groupes, autour d’une discipline d’organisation en communauté dans le but de conserver les identités (socle commun de valeurs et de représentations) pour une meilleure intégration et défense de leurs intérêts en France. 

Il est à noter que les regroupements des personnes issues de l’immigration d’origine africaine, lorsque les circonstances nationales ou individuelles l’ont exigé, n’ont jamais été des réducteurs d'incertitudes. Ils n'ont pas apporté des solutions durables mais, un tissu d’œuvres ou d'actions multiplicateur d’impasses, dans une France en mutation rapide, aux peurs multiples et aux enjeux de plus en plus complexifiés. Pour ne pas arranger les choses, les élites de ces communautés nationales, n’ont pas réussi à faire de ce potentiel une force économique structurante. J'ai envie de dire : un tout cohérent, dont le cœur stratégique sera une force apolitique chargée de faire émerger des leaders d’opinion capables de présenter et de parler d’avenir, en exemple, les questions brulantes de la République ainsi que les réponses attendues face aux déficits tant décriés.  La conséquence la plus visible, est l’absence de la "diaspora africaine" lors des grands rendez-vous de la République et d’une diaspora nationale face aux urgences des Etats Africains.

Muette sur les questions importantes de la République, elle est aussi aveugle dans la conduite des actions souterraines ou à fort impact médiatique par manque de stratégie communautaire offensive et défensive lors des grands choix. Cette fameuse diaspora africaine est donc pour moi en devenir.

Des actions ont été menées depuis les années 80 au nom de la « diaspora africaine » ou de la « communauté africaine », si cela a le mérite d’exister, force est de reconnaître que le résultat à ce jour, n’a pas permis de disposer d’un levier complémentaire d’influence, ni d’une stratégie commune de prise de parole et de positionnement dans la France des réseaux et des connivences d'intérêts.

L’appellation de « diaspora » pourrait alors se justifier si nos « communautés » réalisent les éléments objectifs suivants :

  1. Créer des réseaux transnationaux pour faciliter les échanges de ressources significatives avec la patrie ou avec d’autres communautés dans d’autres pays d’accueil ;
  2. Etre une entité apolitique et sociale transnationale ;
  3. Résulter d’une migration volontaire ou contrainte vers la France ;
  4. Cartographier les compétences, les ressources et les moyens des membres résidant de façon permanente en France ;
  5. Constituer des minorités agissantes et développer des monopoles économiques grâce à la stratégie des portes dérobées ;
  6. Témoigner d’une identité ethnique explicite et affirmer ;
  7. Créer et maintenir des organisations communautaires conséquentes ;
  8. Faire preuve de solidarité avec d’autres membres de la communauté et donc d’une certaine cohérence culturelle et sociale ;
  9. Mettre en œuvre, par l’intermédiaire des organisations communautaires, des activités culturelles, sociales, politiques et économiques pour ne pas oublier d'où l'on vient et vers où l'on va ;
  10. Maintenir des échanges culturels, sociaux, politiques et économiques avec les pays d’origine, que ces derniers soient un Etat ou une communauté sur un territoire considéré comme leur patrie ;
  11. Enfin, posséder un potentiel de coopération ou de conflit avec le pays d’accueil et le pays d’origine. Un conflit est toujours utile pour être et durer.


4.Afro-français, vous êtes invités à contribuer : comment ?

L’enjeu est de taille, il s’agit pour les 3ème et 4ème génération de réussir l’émergence en France, et ainsi de transformer en profondeur les habitudes culturelles qui renvoient à une forte dichotomie entre la réalisation d’un projet communautaire (individuel ou collectif) et la gestion de la lourde implication que cela nécessite, de l’adhésion, des motivations ainsi que des ressources communautaires (humaine et financière). Deux logiques souvent contradictoires et rarement bien menées par les hommes de terrain et les acteurs politiques de la communauté. Dans ce sens, on peut relever qu’à ce jour aucun guide des motivations n'a été produit, pour réponde à la question suivante : peut-on mobiliser des afro-français sans idéaux, sans liens, et sans doctrine ?

Le monde change sous nos yeux, il s’agit à présent de quitter le confort de la victimisation quotidienne pour saisir les nouvelles opportunités que génèrent ce changement. Il faut pour cela mettre en œuvre la stratégie des 3 P. Cette innovation de l’université des connaissances africaines, vise à conjuguer les trois Pactes avec la France et les pays d’origine, le tout dans une logique d’offres de services de développement industriel





Premier P = Pacte de co-construction

Pacte de co-construction avec les gouvernements d’un ECOSYSTEME INDUSTRIEL qui repose sur des responsabilités partagées. Cet écosystème est un travail lourd, complexe qui ne peut s’installer que dans la durée et demande une interaction lourde dans l’identification des intérêts, la délimitation du périmètre stratégique de chaque organisation, la mutualisation de ces derniers et ainsi que les cadres de concertation et d’actions entre :

a.    Les pouvoirs publics,
b.    Les partenaires sociaux,
c.    Les partenaires étrangers,
d.    Les entrepreneurs et les entreprises,
e.    Le réseau des investisseurs de la diaspora,
f.     La mondiale Africaine des Entreprises.

Deuxième P = Pacte de mobilisation contre les crises

a. Les afro-français doivent s’inscrire dans une LOGIQUE DE RASSEMBLEMENT ET DES RAPPROCHEMENTS DES MONDES (universitaire, politique, économique, bancaire, international…).
b. Rapprochement des mondes en travaillant avec la sphère publique et non pas contre elle.

Troisième P = Pacte de confiance au Gouvernement

a. Elaborer ensemble un CONTRAT ECONOMIQUE ET SOCIAL RENOUVELÉ et plus adapté aux défis et aux changements que nous impose la mondialisation, les exigences du temps et des circonstances.
b. Bâtir une architecture économique nouvelle en phase avec les aspirations nouvelles des peuples, et un cadre législatif et réglementaire qui soit favorable aux producteurs de la valeur ajoutée nationale à savoir les entreprises
c. Réinventer la gouvernance publique, des entreprises, des territoires ainsi que celle de la gestion de la cité.

5. Où ?

Plusieurs pays ont exprimé leurs ardents désirs de travailler avec toutes les expertises.

6. Quand ?

La reconversion industrielle est une démarche opérationnelle dont l’analyse des prérequis et des conditions de faisabilité auront lieu dans les Etats clients dès janvier 2018.

7. Avec quoi ?

LA NATIONALE STRATÉGIQUE dans ses domaines d’expertise, doit être en capacité de répondre avec diligence à toute commande passée par le Président de la République, le Premier Ministre, qu’il s’agisse d’éclairer l’avenir, de contribuer aux choix de politiques publiques, de réaliser les projets, d’organiser des concertations ou d’évaluer des dispositifs et des politiques.

Elle est chargée de coordonner un réseau de 8 programmes d’Etat mis en œuvre par des structures désignées sous le vocable d’agences :
  • Agence Nationale Stratégie et Défense,
  • Agence pour la reconversion Industrielle nationale,
  • Agence Nationale de Sécurité Economique,
  • Agence Nationale de l'Economie de la connaissance,
  • Agence Nationale de la Prospective,
  • Agence Nationale de Management et gestion des crises,
  • Agence Nationale du Numérique,
  • Le Programme de Formation métiers MAYELE.


8 - Avec qui ?


  • LA NS s’exécute et s’articule en mode management de projet, c’est-à-dire constitution de groupes pluridisciplinaires, ou comité interministériel devant travailler sur un même projet, selon un budget défini dont les livrables (les rendez-vous sur objectifs) sont rendus dans les délais compressés.

Publié par Patrice PASSY, Président de l'Université des Connaissances Africaines


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire