AFRICAINS
Comment réinventer NOTRE développement industriel avant 2030 ?
La réponse de
l’Université des Connaissances Africaines en 10
points
1. Pourquoi avant 2030 ?
a. Conscients que le continent va devoir installer un milliard de nouveaux urbains en une génération, ce que l’Afrique va faire, aucun autre continent sur terre ne l’a fait. C’est pourquoi, il faut pour nous africains, tout réinventer afin de participer, en tant que deuxième puissance démographique dans ce monde multipolaire qui se construit sous nos yeux.
- La pauvreté est un mal endémique et le continent a déjà sorti de l’extrême pauvreté près de 700 millions d’individus et ce n’est pas terminé. Ainsi, si le but de ce travail est de rendre le continent plus visible et plus confiant dans l’arène internationale, force est de reconnaître que les défis ne manquent pas.
c.
Le mot choix doit prendre toute sa place et sa signification.
C’est pourquoi, ce terme doit être pleinement appréhendé par les
exécutifs africains qui vont enfin avoir la possibilité de choisir leur modèle
de développement, de choisir leurs partenaires stratégiques, de comparer les
offres de développement économique, de produits, mais aussi de choisir le
renouvellement de leur destin commun. En ouvrant les champs des possibles à travers l’audace intellectuelle et
l’innovation conceptuelle, l’université des connaissances africaines par la
reconversion industrielle prône le rapprochement par le marché et l’intégration industrielle de nos économies. En effet, les
processus économiques de rente et de coopération n’ont pas permis, pendant
longtemps, de favoriser de véritables transferts de compétences, la
construction d’autonomies authentiques et pertinentes favorisant ainsi, le
maintien d’une demande toujours renouvelée d’assistance, en lieu et place de
l’émergence de véritables partenariats.
d. Le continent est une dynamique en marche et il est le moteur de
notre monde. A ce titre, il doit avoir le rayonnement qui lui revient.
C’est pourquoi, l’Afrique doit parachever sa décolonisation,
réactualiser les valeurs qui sont les siennes et proposer de facto un projet de
civilisation ancré dans « ses potentialités heureuses », grâce à ces
« révolutions silencieuses » en cours.
e. Les pays africains sont engagés dans des plans d’intégration et de
développement nationaux, mais pour autant force est d’admettre que sans
puissance financière ceux-ci ne resteront qu’au stade de louables intentions.
Dès lors et vous l’avez compris, avec la mondialisation, les paradigmes post-coloniaux deviennent inopérants ou très peu performants.
C’est pourquoi, ce n’est plus aux Autres de nous fournir les
nouveaux paradigmes pour s’arrimer à la mondialisation, d’inventer pour nous,
sans nous c’est-à-dire contre nous. Cependant, même si je suis tenté de dire
que c’est presque le cas, je me refuse de croire qu’il n’y a plus rien à faire…
Dans cet objectif, l’Université des Connaissances Africaines que je dirige vous
propose de réinventer ensemble notre enthousiasme conquérant afin de saisir ce
qui commence.
2 - Qu’est ce qui commence en Afrique ? Pourquoi saisir ce qui commence ?
Loin
des paillettes et des projecteurs, loin des afro pessimistes, des médias qui ne
s’intéressent qu’au pouvoir apparent, des constats alarmants et orientés, des
polémiques stériles, les révolutions silencieuses changent le monde africain
lentement certes, mais de manière inexorable. La mutation des complexités
africaines se fait sous nos yeux qui pourtant ne les voient pas. J’emploie le
terme de révolution silencieuse car il se passe en Afrique un changement
structurant aux conséquences déstructurantes pour l’instant invisibles, mais
bientôt de mieux en mieux compréhensibles, c’est l’émergence d’un nouveau rapport de force (démographie, grand marché, économie de la connaissance...). Je
parle d’un nouveau rapport, parce que le système d’influence et de rayonnement
tend à disparaître pour laisser place à la construction lente et précieuse d’un
système alternatif. Aujourd’hui, la nouveauté réside dans le fait que,
construire un ou des systèmes alternatifs qui changeront la donne est à notre
portée.
Ce qui commence c’est donc :
La
mort d’un système d’influence et de rayonnement constitutif des malformations
congénitales des Etats africains lors des indépendances de 1960. Ce système
s’inscrit dans une logique de rente articulée autour du :
- Système néocolonial,
- Système de défense et sécurisation des intérêts stratégiques,
- Système de prédation économique,
- Système des économies de rente.
A la
base de tout système d’influence, il y a une expertise rare et recherchée qui
produit un rapport de force inégal. Quand cette expertise devient obsolète et
qu’une absence de revitalisation de la pensée stratégique ne permet plus de
maintenir l’enthousiasme conquérant des entrepreneurs, acteurs sociaux et
politiques, le rapport de force s’inverse et le système s’effondre de lui-même.
C’est dans ce cadre que la réponse endogène contre le système d’influence et de
rayonnement apparaît au grand jour.
L'innovation sociale est
cette réponse africaine pour faire face aux « sept
faims du peuple ». Elle est née de la prise définitive de conscience
par les peuples d’Afrique du caractère peu performant des paradigmes
post coloniaux sur ses terres. Elle consiste à élaborer des réponses nouvelles à
des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits, faute de réponses robustes des
gouvernements dans les conditions actuelles du marché et des politiques
sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs
concernés, notamment des utilisateurs et usagers en vue de résoudre les
problèmes identifiés. Un problème dans son acception la plus courante, est une
situation dans laquelle un obstacle empêche de progresser, d'avancer ou de
réaliser ce que l'on voulait faire. Le
processus de destruction créatrice introduit par Schumpeter, comme étant le
mouvement permanent de destructions d’activités liées aux anciennes activités
de rente et de monopoles et de créations de nouvelles activités produites par
les nouvelles innovations est le nouveau
cycle intellectuel que l’UCA va développer au cours de cette décennie, pour
régler nos problèmes fondamentaux en remplaçant les anciens paradigmes dont le
socle corrompu, n’a pas pu permettre
l’éclosion d’un meilleur africain de la colonisation à ce jour. Je propose la
reconversion industrielle comme étant la réponse endogène, c’est-à-dire qui
provient de l'intérieur, qui a une cause interne.
3 - Pourquoi une reconversion industrielle des économies africaines ?
Premier
constat, les retards en matière de développement économique et
les pauvretés des solutions endogènes ont généré une grande crise des
intelligences africaines (déficit stratégique, l’impensée de la mondialisation
par exemple) face à la vitesse des réponses qu’exige la mondialisation.
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Deuxième
constat, ces pauvretés et retards sont vécues par nos
populations comme un "bouquet de manques". Il est composé des « sept
faims du peuple ». Ce qu’on appelle les thématiques sociales :
1.
L’accès à une nourriture en qualité et en
quantité suffisantes,
2.
L’accès aux soins de santé de qualité,
3.
L'accès au travail et à la sécurité pour tous,
4.
L’accès à un toit décent, à l’eau potable en
qualité et en quantité suffisantes,
5.
L’accès à l’alphabétisation et à l’éducation
pour leurs enfants,
6.
L’accès à un avenir sécurisé et commun pour
tous,
7.
L’accès à un bien être partagé par tous.
Enfin
troisième constat, les États africains ont pris la mesure du profit
opérationnel que la deuxième future puissance démographie au monde dans 30 ans
peut tirer de l’organisation et de la mobilisation de ses élites
intellectuelles nationales et à travers le monde. Une infime partie de cette élite
réunie au sein de l’Université des connaissances africaines propose, après
plusieurs années de productions intellectuelles, d’expérience professionnelle
internationale, d’acquisition des compétences à travers la multiplicité des
missions de conseils, la reconversion industrielle.
L’Université
des Connaissances Africaines a conçu ce Dispositif
Industriel National des Accès (souvenez-vous
des sept faims, c’est-à-dire les non accès) comme étant la première réponse
économique structurée, homogène et transversale d’un Etat face aux thématiques
sociales.
Il s’agit, en effet, de la combinaison sur un espace géographique donné (le département ou le territoire d’un pays) d’entreprises, de banques locales, de centres de formation et d’unités de recherche publiques et privées engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour des projets industriels au caractère innovant.
Il s’agit, en effet, de la combinaison sur un espace géographique donné (le département ou le territoire d’un pays) d’entreprises, de banques locales, de centres de formation et d’unités de recherche publiques et privées engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour des projets industriels au caractère innovant.
La
reconversion industrielle est donc un dispositif des accès des peuples
africains. En effet, elle est l’une des voies pour répondre aux difficultés
d’accès relevées dans le « bouquet de manques » énuméré précédemment. Ce
dispositif organise la réponse nationale qui s’applique dans une région autour
du pacte industriel national.
Il
s’agit d’une politique nationale
industrielle assumée et vulgarisée visant à mettre en place un écosystème
industriel de développement par région ou département, grâce à une nouvelle
doctrine économique à structurer, fondée sur la départementalisation
industrielle avec deux axes majeurs :
La production et l’utilisation des
connaissances avec pour objectif principal
· Il nous faut donc remettre en question notre schéma mental (les différentes infériorités et couches successives des complexes et
acculturation entretenues doivent céder le pas à une pensée stratégique
endogène africaine structurant notre vision stratégique, nos souverainetés
collectives)
· Voir
grand et commencer petit. Ayant identifié les sept faims du
peuple, il nous faut développer la capacité intellectuelle et encadrer
l’innovation sociale grâce à une niche de démarrage. Commençons petit, mais
avec une vision grande. Il s’agit de trouver un département pilote, de réussir
une première expérience nationale, ou locale.
· La
communication virale où les internautes prennent le relais doit
être l’axe centrale de notre communication d’influence pour mieux orchestrer
les basculements qui doivent en résulter.
Objectif secondaire :
· Faire
de l’innovation incrémentale (amélioration progressive de la qualité des produits comme l’Allemagne,
la Chine, l’Angleterre, la Russie…).
· La caractéristique principale de la
reconversion industrielle est qu’elle ne modifie pas profondément les modalités
de fonctionnement existant au moment de son apparition. Elle ne remplace pas le
modèle économique en cours, et n’a d’ailleurs généralement pas été conçue pour
cela. Si elle apporte une amélioration pour que l’on puisse parler
d’innovation, celle-ci est graduelle. Il va s’agir d’une petite amélioration technique
ou organisationnelle, voire d’une adaptation du modèle économique aux sept
faims du peuple. Cette “petite" amélioration ne nécessite qu’assez peu ou
pas d’opérations complexes et elle est à la portée de nos compétences, moyens
et intelligences.
· Produire
une départementalisation industrielle modulaire et modulable
caractérisée par une concentration des PME-PMI de la région géographiquement
limitée et définie par elles, spécialisées dans un secteur d’activité en
rapport avec les spécificités régionales autour d’un métier ou d’un produit,
concurrentes et/ou complémentaires, pouvant s’appuyer sur une structure
d’animation public/privé, et associant les autres acteurs du territoire.
5- Comment réinventer le développement industriel avant 2030 ?
Le monde qui nous a été prêté et imposé n’est pas le produit de notre pensée. Nous ne pouvons pas l’améliorer, sans changer notre façon de penser.
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit pour la nouvelle génération des élites africaines, afro-françaises, françaises de faire face à l'obsolescence créative (franco-africaine) en présentant un nouveau modèle de développement, de co-production, consommation, d’usage de 2017 à 2027. L’innovation de rupture suppose de radicalement changer à la fois le modèle économique ainsi que ce que Michael Porter appelle la structure industrielle.
Ce nouveau modèle se déclinera de la manière
suivante :
Un
nouveau paradigme : la reconversion
industrielle
· C’est un nouveau modèle de développement industriel
africain modulaire et modulable articulé par plan quinquennal autour de grappes
industrielles dédiées à la satisfaction de chaque
faim du peuple en finançant le développement d’un champion national dans
une logique partenariale et d’offres de développement. La reconversion
industrielle composée d’un pacte industriel national, d’une banque nationale
pour l’industrie se déclinera dans les régions ou département par le Pacte
industriel régional.
Un centre d’expertise qui est une tête de réseaux appelée : LA NATIONALE STRATEGIQUE (LA NS)
· Ensemble
de structures nationales complémentaires d’intelligence décisionnelle, mise à
disposition des comités interministériels sur les questions de développement
économique du pays.
· LA
NATIONALE STRATÉGIQUE (LA NS) est aussi un groupe d'institutions d'expertises
d'aide à la décision placé auprès du Président de la République et/ou du
Premier Ministre. LA NATIONALE STRATÉGIQUE s’appuie sur des équipes
d’analystes et d’experts confirmés compétents principalement dans les questions
de développement industriel et numérique, guerre économique, diplomatie
d’influence, de politiques publiques, sécurité nationale et économique, de
développement durable, des thématiques sociales.
Un
outil : la
politique nationale de clustering
Qui est
un système productif national puis local modulaire et modulable articulé par
étapes autour des projets industriels prioritaires dans le cadre d’un plan
industriel quinquennal organisé par grappes industrielles régionales. L’action
contre le monolithisme pétrolier ou minier dans les pays africains va reposer
dans le cadre de la reconversion industrielle sur trois orientations majeures :
· La construction de la coopération industrielle des pays de
la zone franc ;
· La politique volontariste de reconversion industrielle mettant en œuvre des moyens propices à l’investissement ;
· Le développement d’un centre financier africain.
A cette
transformation d’une économie industrielle largement dominée par l’exploitation
des matières premières va s’ajouter une économie de services, dominée par les
services financiers, qui doit se réaliser avant 2030. Le plus grand succès
serait le développement d’un centre financier en Afrique francophone.
Un moyen : une banque nationale de l’industrie
Pour
mener à bien cette transformation, il faut la mise en place d’un instrument
financier dédié au soutien des projets industriels. Sans puissance financière
en appui, tous les plans d’industrialisation resteront au stade de louables
intentions. Dans le cadre des partenariats public-privé l’université des
connaissances africaines apportera des véhicules du secteur privé pour le
développement industriel et la structuration des premiers réseaux de champions
nationaux dans « chaque faim »
du peuple.
Une communication : politique d’attractivité
territoriale
L’Université
des Connaissances Africaines se propose de réduire les inégalités
d’opportunités des territoires. Cette volonté se concrétise par :
a. Une
conférence nationale des territoires.
b. Une
campagne de sensibilisation information sur les potentialités des territoires
et l’implication des ruraux grâce à un plan stratégique de communication qui
consiste à fédérer les différents acteurs locaux pour mieux valoriser l’image
et l’attractivité des territoires retenus. Cela s’articule autour de la
construction d’un nombre limité d’actions collectives à fort effet de levier.
Le plan stratégique annuel de communication d’influence nécessite ainsi la mise
en place d’un marketing national au service de la promotion de l’Etat-client
auprès des investisseurs étrangers.
6 - Où ?
Plusieurs
pays ont exprimé leurs manifestations d’intérêts.
7 - Quand ?
La
reconversion industrielle est une démarche opérationnelle dont l’analyse des
prérequis et des conditions de faisabilité auront lieu dans les Etats clients
dès janvier 2018.
8 - Avec quoi ?
LA NATIONALE STRATÉGIQUE dans ses
domaines d’expertise, doit être en capacité de répondre avec diligence à toute
commande passée par le Président de la République, le Premier Ministre, qu’il
s’agisse d’éclairer l’avenir, de contribuer aux choix de politiques publiques,
de réaliser les projets, d’organiser des concertations ou d’évaluer des
dispositifs et des politiques.
Elle
est chargée de coordonner un réseau de 8 programmes d’Etat mis en œuvre par
des structures désignées sous le vocable d’agences :
- Agence Nationale Stratégie et Défense,
- Agence pour la reconversion Industrielle nationale,
- Agence Nationale de Sécurité Economique,
- Agence Nationale de l'Economie de la connaissance,
- Agence Nationale de la Prospective,
- Agence Nationale de Management et gestion des crises,
- Agence Nationale du Numérique,
- Le Programme de Formation métiers MAYELE.
9 - Avec
qui ?
LA NS s’exécute et s’articule en mode
management de projet, c’est-à-dire constitution de groupes pluridisciplinaires,
ou comité interministériel devant travailler sur un même projet, selon un
budget défini dont les livrables (les
rendez-vous sur objectifs) sont rendus dans les délais compressés.
10 - Pourquoi l’université des connaissances africaines propose un dispositif industriel national des accès ?
- Pour nous, il
est temps de prendre conscience que les paradigmes économiques postcoloniaux
deviennent inopérants ou très peu performants face à la mondialisation.
- Nous devons
arrêter d’attendre ou d’imiter les Autres. Ce n’est plus à eux de nous
fournir les nouveaux paradigmes pour s’arrimer à la mondialisation,
d’inventer pour nous, sans nous c’est-à-dire contre nous.
Mission
- Elle est chargée de créer et de fournir un cadre conceptuel aux acteurs africains œuvrant pour la conceptualisation de nouveaux paradigmes postcoloniaux et de définir les axes prospectifs et orientations stratégiques désignés sous le vocable : pensée stratégique endogène africaine (PSEA) mise en œuvre par son outil technique à savoir : la Nationale Stratégique (LA NS).
Rôle
- Son rôle est d’accompagner, dans un format à définir avec les États-clients selon leurs urgences stratégiques et prospectives, des rendez-vous sur objectifs grâce à un appareil innovant de solutions stratégiques, en vue de renforcer les capacités stratégiques des gouvernements, ministères ou collectivités publiques.
Publié par Patrice PASSY, Président de l'Université des Connaissances Africaines
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