Pourquoi va-t-on durablement parler de pragmatisme à l’UCA de 2017 à 2020 ?
- Parce qu’on l’aime ou pas, la mondialisation continuera, même si elle se corrige sensiblement en Afrique
- L’ère du libre-échange va se renforcer avec les accords de partenariats économiques, qui de manière visible, s’intègrent dans les échanges commerciaux avec l’Afrique
- Parce que dans tout échange, il y a des perdants, il est maintenant temps de s’occuper en priorités des perdants. Depuis 200 ans, tout a été fait pour nous, sans nous c’est-à-dire contre nous et, l’africain a tout perdu.
Pour ce faire il nous faut dans un rapport du faible au fort être plus soucieux de l'action et de son résultat que de considérations idéologiques et théoriques, ça s’appelle du pragmatisme. Il s’agit de mettre un terme aux « stratégies du perroquet et du mouton », et cette responsabilité première incombe à l’Université des Connaissances Africaines.
IL NOUS FAUT DONC TOUT INVENTER…
- Parce que le pragmatisme, en l’espèce, va être la recherche par l’élite internationale, la recherche de l'utile africain, d'un gain de valeur ajoutée dans une action quelconque.
- Parce que dans le langage courant, pragmatisme désigne, en anglais comme en français, la simple capacité à s’adapter aux contraintes de la réalité ou encore l’idée selon laquelle l’intelligence a pour fin la capacité d'agir, et non pas la connaissance.
Le mot d’ordre qui va s’imposer à nos commissions techniques va être l’agilité intellectuelle. L’agilité intellectuelle va être notre caractéristique. Hors d’elle point de salut. Non sans quelque raison, c’est entendu. Dans une Afrique en mutations complexes, d’adaptation nécessaire, d’interdépendance généralisée, il est normal de mettre en valeur rapide notre l’Université des Connaissances Africaines ainsi que des individus qui la composent. Il nous faut conjuguer « chasse en meute », souplesse, réactivité et vivacité.
L’agilité n’est pas une panacée, nous avons déjà perçu les limites et risques, l’UCA va éviter les solutions rigides, en remplaçant les prévisions par l’adaptation, en privilégiant les réflexions collectives, le travail collaboratif et flexible. Le but est de réussir ensemble « pour la première fois » de passer de l’intelligence individuelle à la réussite collective. L’adaptation aux dynamiques africaines endogènes en cours est une qualité rare à trouver auprès de nos élites et la flexibilité face aux complexités à géométrie variable un atout précieux que seule l’expérience du terrain confère.
Mais si la règle s’étend indéfiniment, alors l’université accouchera d’une souris. Pour être et durer face à toutes les tentatives et tentations, il faut impérativement poser des vérités qui même après moi, ne changeront pas, des valeurs fixes, rétives à tout adaptation. Nous y avons pensé, pour faire face aux « faiblesses humaines « et « aux faims « de l’Homme africain, chacun de nous devra disposer d’une serrure à double accès : s’adapter aux contingences et circonstances aussi vite et aussi souplement que les rapports de force le dicteront, mais ne jamais oublier nos points fixes, que ce soient les valeurs qui fondent l’éthique et justice ou les vérités qui éclairent l’horizon de notre Université.
Les thématiques de 2017
L’UCA prône dans le cadre du traitement de ses thématiques de 2017, ainsi que la mise en oeuvre de ses appareils de solutions, un pragmatisme ouvert, en construisant nos changements de paradigmes, par tâtonnement, essais et erreurs, rapides rectifications successives.
Le constat d’une réponse traditionnelle face aux exigences du monde est devenue obsolescent c’est-à-dire tombe en désuétude. L’offre de nos alliés traditionnels souffre d’une obsolescence créatrice, c’est-à-dire inadaptation d’une offre à une demande (les sept faims des peuples africains), due à l’apparition d’une offre nouvelle mieux adaptée à la demande (le glissement de la puissance financière mondiale vers le moyen et extrême orient, l’offre chinoise principalement qui met un terme à un cycle économique). Vous l’avez compris, avec la mondialisation les paradigmes postcoloniaux deviennent inopérants ou très peu performants, ce n’est plus aux Autres de nous fournir les nouveaux paradigmes pour s’arrimer à la mondialisation, même si je suis tenté de dire que c’est presque le cas, je me refuse de croire qu’il n’y a plus rien à faire.
Il nous faut mettre un terme à la stratégie de l’accoutumance dans un rapport du faible au fort et tout simplement nous réadapter et reconvertir
Le pragmatisme est une doctrine qui prend pour critère de vérité le fait de fonctionner réellement, de réussir pratiquement. Charles S. Peirce puis William James en furent les promoteurs. Le pragmatisme représente une méthode de pensée et d'appréhension des idées qui s'oppose aux conceptions cartésiennes et rationalistes sans renoncer à la logique. Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier l'ensemble de ses implications pratiques, car pour Peirce et ses disciples, seules ses implications confèrent un sens à la chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires, instruments de la pensée.
Quant à la vérité, elle n'existe pas a priori, mais elle se révèle progressivement par l'expérience. Nous devenons ainsi la fabrique de l’Africanisation future du monde.
Patrice PASSY
Président de l’Université des Connaissances Africaines
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