Compte-rendu des Premières Assises Nationales de l’Emploi et
de la Formation
ANEF 2017
« Comment créer 6000 emplois de 2018 à 2023 ?»
14 & 15 décembre 2017- 8h30-17h00
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Bonjour
à toutes et à tous,
Pour la première fois
au Congo Brazzaville a eu lieu une large concertation, à l'échelle du
territoire sur les problématiques des métiers au regard de l’évolution de notre
économie et face à nos crises, s’agissant de l’offre de formation en adéquation
avec les compétences recherchées par les entreprises.
Cet évènement visait
à créer les conditions d’une meilleure adéquation entre l’appareil national de
formation, les attentes et besoins réels des entreprises en termes de
savoir-être et de savoir-faire des publics en formation.
A cette occasion,
nous avons réuni plusieurs membres du gouvernement dont le Ministre de
l’enseignement supérieur, Monsieur Bruno Jean Richard ITOUA, le Ministre de l’enseignement technique, professionnel, de
la formation qualifiante et de l'emploi Monsieur Antoine Thomas Nicéphore FYLLA SAINT EUDES, le Ministre des Zones Économiques Spéciales, Monsieur Gilbert MOKOKI.
Pour cette première
édition, plusieurs Directeurs généraux, centraux et chef de division, ainsi que
de nombreux professionnels sur les questions de l’emploi et de la formation,
nous ont également fait l’honneur de leur présence.
Pour le lancement des
ANEF 2017, Monsieur le 1er ministre chef du gouvernement, Monsieur
Clément MOUAMBA, nous a fait
l’honneur de sa présence et, son discours d’ouverture nous a permis d’ouvrir
« le Chantier national de l’emploi de 2018 à 2023 ». Il a invité
l’ensemble des parties prenantes, à travailler et à collaborer durant ces deux
jours d’échanges et de débats.
Monsieur le Président
de l’Université des Connaissances Africaines, Monsieur Patrice PASSY, à travers son discours d’accueil
a présenté les Assises nationales de l’emploi et de la formation quant à leur
contenu et objectifs attendus. Dans ce sens, il a introduit par un exemple
concret à travers le témoignage de Monsieur Antoine BOUBANGA.
Monsieur Antoine BOUBANGA, inventeur de l’appareil de
production industrielle de manioc, a fait une présentation sur « La
production industrielle intégrée de manioc », qui a eu un très
fort écho, à la fois car le manioc est un produit de consommation quotidien
pour tous les congolais. C’est un projet créateur d’emplois directs et
indirects. En termes d’emplois directs pour la seule première année, il prévoit
la création de plus de 130 emplois pour un chiffre d’affaires de plus de 2
milliards de francs CFA.
Le premier panel de
la journée a pu prendre place.
Ainsi, le lancement
des ANEF sur cette première journée a vu plusieurs intervenants dont Monsieur
Antoine Thomas Nicéphore FYLLA SAINT
EUDES qui a fait un retour d’expériences sur « Quel appui de l’Etat à la
formation technique pour les acteurs du secteur informel au Congo ? ». Cette
intervention technique fut riche en exemples et très appréciée de l’ensemble
des invités. Monsieur le Ministre nous a en effet présenté les différents CEFA
par filières et selon le sexe et expliqué l’importance de faire migrer le
secteur de l’informel vers le formel et pour ce faire l’importance de
l’apprentissage et de la formation. Il a conclu en rappelant le pourquoi de sa
présence à ces ANEF « … Dans le cadre de la recherche des solutions à
l’épineux problème du chômage, notamment celui des jeunes, le ministère
s’emploie à exécuter les politiques mises en place (DOSTRAPOGE et PNE). Pour ce
faire, il met à contribution les différents acteurs de la vie économique
(employeurs, société civile, maitres artisans, etc.). C’est en cela que se
justifie notre présence à ce forum, afin d’encourager les initiatives pouvant
conduire à la création des emplois décents et à favoriser l’éclosion de
l’esprit entrepreneurial ».
Cette intervention a
été suivie par celle du Directeur Général de l’ONEMO, Monsieur André NYANGA
ELENGA, qui a pu faire un retour sur la structure ONEMO et nous faire un point
plus particulier sur « Les différents programmes d’appui pour la
lutte contre le chômage au Congo, quel bilan ? ». Dans ce
cadre, il nous a présenté le PED soit le programme emploi diplôme qui
s’articule lui-même autour du PADER soit le programme d’appui au développement
rural qui a vocation à accompagner, appuyer techniquement, matériellement et
financièrement différents projets des jeunes vivants principalement en milieu
rural dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et
qui a pour objectif principal de promouvoir l’emploi rural et d’encourager le
développement de l’auto emploi ; le DOJETIP soit le dispositif
d’occupation des jeunes aux travaux d’intérêt public qui est un programme de
mobilisation des jeunes désœuvrés autour des travaux à haute intensité de
main-d’œuvre et d’utilité publique dans les centres urbains. Il nous a aussi
présenté le programme auto emploi et micro entreprise qui est un programme qui
consiste à accompagner, appuyer techniquement, matériellement et financièrement
les jeunes vivants en milieu urbain dans tous les secteurs possibles de
l’économie. Ce programme a pour objectif principal de développer la culture
entrepreneuriale chez les jeunes vivants dans les principales communes
urbaines.
Monsieur Michel MOUANGA, ancien Directeur Général de
l’emploi, a ensuite fait une présentation très pertinente sur « l’Observatoire
des métiers : enjeux, rôle et résultats ». Il nous a ainsi
expliqué l’importance d’un outil statistique comme la mise en place d’un
observatoire national des métiers et a relevé, salué et remercié en ce sens
l’initiative citoyenne de l’Université des Connaissances Africaines pour la
proposition de son observatoire national des métiers. C’est en effet un outil
indispensable pour toute politique de l’emploi a-t-il souligné.
Après les interventions des institutionnels, ce fut au tour
des entreprises de prendre la parole et le second panel de la journée
d’intervenir.
Monsieur Jean-Jacques
SAMBA, représentant du Président
d’UNICONGO, Monsieur Christian BARROS,
a alors fait une intervention sur « Quelles sont les attentes des
entreprises congolaises en matière d’offres de formation
universitaires ? ». Celle-ci a reçu une écoute active et a
suscité beaucoup de questions. Monsieur SAMBA
a par ailleurs appuyé sur le fait que « … L’entreprise a besoin des
ressources humaines qui ont des compétences et non pas uniquement des diplômes.
Des compétences et des aptitudes qui leur permettent de répondre aux besoins de
mobilité interne dans l’entreprise, consécutifs aux restructurations
qu’imposent très souvent le contexte, caractérisé par la rapidité des
innovations et par les contraintes de la compétitivité ».
Faisant un lien avec
le monde de l’entreprise, Monsieur Christian NCHINGA, responsable financier et comptable, au sein de l’Olympic
Palace Hôtel, nous a ensuite fait un retour d’expériences terrain sur « 2018 :
perspectives et enjeux de l’emploi et de la formation à l’Olympic Palace
HÔTEL ». Cette intervention a également retenu un nombre important
de questions. Monsieur NCHINGA a notamment insister sur la politique de
formation mise en œuvre au sein de l ’Olympic Palace Hôtel en précisant
que « … Si nous procédons à la formation de nos employés en interne, c’est par
manque de structure adéquate susceptible de former de façon sérieuse les
différents métiers qui existent dans notre domaine ». Il a par ailleurs
pris le soin de nous indiquer qu’au sein de l’Olympic Palace Hôtel, ils
entretenaient 155 familles soit 620 personnes vivant sous le toit de ses agents.
Monsieur NCHINGA a également salué cette initiative de la mise en place des
ANEF en précisant en guise de conclusion « … Nous espérons que ces
assises nationales de l’emploi et la formation par l’entremise de l’université
des connaissances africaines , permettrons de booster le secteur de l’emploi et
la formation sur toute l’étendue nationale du Congo et nous osons croire
qu’elle va combler tant soit peu au déficit constaté et proposera des solutions
sur mesure, adaptées selon les différents domaines d’activités ainsi nous
pourrions nous orienter tous sur le chemin de l’excellence ».
Cette première
journée a été très riches en termes d’échanges et de partages, plus de 250
invités ont été présents.
La seconde journée
des ANEF, s’est ouverte avec Monsieur le Président de l'Université des Connaissances Africaines, Monsieur Patrice PASSY, qui nous a présenté le
« Chantier national de l’emploi au Congo de 2018 à 2023 ». Cette
présentation a été très attendue et très appréciée, beaucoup de questions en
ont suivi de la part des jeunes notamment.
Le premier panel de
la matinée a ensuite pu prendre place.
Monsieur Guy Patrick MASSOLOKA, représentant du Président de
la fondation « Perspectives d’avenir », Monsieur Denis Christel SASSOU NGUESSO, a fait une intervention
sur « Quelle
insertion professionnelle pour les jeunes congolais issus des milieux
défavorisés ou de familles démunies ».
Monsieur Jean-Noël MAKAYA, ancien Directeur des ressources
humaines au sein du groupe Bolloré, a ensuite fait une intervention « La
contribution de la fonction RH au développement de l’avantage concurrentiel et
donc au processus stratégique de l’entreprise ».
Nous avons ensuite
libéré ce premier panel afin de présenter les solutions innovantes de
l’Université des Connaissances Africaines (UCA).
Le second panel de la
journée a alors pris place.
Madame Patricia BELINGA, Directrice de la Nationale
Stratégique, a ensuite pu présenter les outils techniques mis en œuvre par
l’UCA dans le cadre de la vision de l’employabilité au Congo-Brazzaville, soit « L’observatoire
des métiers, une nouvelle solution à la réponse de l’inadéquation entre l’offre
de formation et la demande d’emploi » d’une part et d’autre part, « La
cartographie des métiers et des formations, réponse congolaise pour établir une
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences innovante ».
Cette intervention fut très appréciée et très suivie. Mme BELINGA a rappelé
l’articulation stratégique de ces outils qui s’inscrivent dans le cadre du
dispositif national de l’emploi au Congo-Brazzaville.
Plus spécifiquement,
l’observatoire national des métiers devant servir :
- À identifier et à analyser les activités économiques, les métiers et les professions liés à l’industrialisation congolaise et dénombrer les emplois associés.
- À effectuer un suivi statistique des emplois et métiers liés à l’économie, en lien avec les travaux équivalents effectués au niveau international
- À Examiner les évolutions socio-démographiques des personnes en emploi concernées par les activités sus mentionnées.
- La cartographie
nationale des métiers et des formations quant à elle va permettre à un donneur
d’ordre, une branche, un secteur d’activité, une entreprise, un client
d’analyser puis d’adapter les compétences individuelles et collectives à
l’évolution des marchés, de ses missions et de ses modes d’action.
Monsieur Martin THAI, responsable
de la Commission RH et réseautage d’affaires au sein de l’UCA, a fait ensuite
une intervention et un point focus sur « Les opportunités d’emplois générées
par la révolution numérique ». Le numérique a en effet envahi tous
les champs et domaines d’activités et cette présentation a été très bien
accueillie et a suscité également de nombreuses questions de la part des
invités. Monsieur THAI nous a présenté la situation des TIC et du numérique au
Congo-Brazzaville avec les chiffres ci-dessous :
Sur le dernier temps
de cette seconde journée, Monsieur le Président de l'Université des Connaissances Africaines, Monsieur Patrice PASSY, a pu dévoiler et présenter
les projets créateurs d’emplois. Il a ainsi pu mettre en exergue le « Projet
départemental de production agricole intégrée » à travers la
stratégie des 6 C, le « projet de course de pirogues »
et le « Téléthon de l’emploi ».
LA STRATÉGIE DES 6 C
L’ensemble de ces
projets ont retenu l’attention des invités qui ont marqué un vif intérêt à
travers de multiples questions. Il a été relevé que ces projets sont réellement
créateurs d’emplois.
Cette deuxième
journée a été également très appréciée et ce que ce soit à travers les
présentations mais aussi les outils techniques mis en œuvre par l’UCA et la
présentation des différents projets créateurs d’emplois.
Monsieur Le Président
de l’Université des Connaissances Africaines, Monsieur Patrice PASSY, a ensuite
prononcé son discours de clôture, en n’oubliant de remercier personne. Les officiels,
les invités, les jeunes, les intervenants, pour leur disponibilité et l’intérêt
face à ce sujet qui nous concerne tous « L’emploi et la formation des
jeunes au Congo-Brazzaville ». Il a également remercié l’engagement et
l’investissement de l’équipe technique sur place à Brazzaville et l’équipe de
Paris en déplacement, ainsi que celle restée sur Paris.
Cette deuxième
journée à été tout aussi riche en échanges et débats et une fois de plus, le
nombre était au rendez-vous puisque nous avons pu compter plus de 418 invités
présents.
On peut donc retenir
un retour très positif sur ces deux journées et nous vous en remercions tous.
La suite est
maintenant attendu avec les projets qui ont été annoncé lors de ces ANEF.
Nous bâtissons l’africanisation future du monde